La collection des traîneaux d'apparat du Château de Compiègne est l’une des plus belles d’Europe. Quelques pièces incroyables ont été restaurées pour être présentées à l’occasion de cette exposition en galerie de Bal. La grande richesse décorative et la variété de styles de ces objets vous attendent au Château de Compiègne !
En Europe, le traîneau, tant au XVIIIe qu’au XIXe siècles, est surtout un véhicule d’apparat, un traîneau de carrousel ou destiné aux courses que les cours princières appréciaient particulièrement. Prenant la forme d’animaux réels ou fantastiques, ils incarnent aussi des figures mythologiques ou allégoriques. L’usage festif du traîneau s’associe à des manifestations ostentatoires permettant d’exalter la puissance, la fortune, le rang social de son propriétaire. Sous l’influence de la Cour de France, le carrousel évolue vers la procession et la parade. La mode du traîneau d’apparat perdure au XIXe siècle ; Joséphine apprécie les promenades et les courses tandis qu’au Bois de Boulogne, des lacs gelés étaient réservés à ces plaisirs aristocratiques sous le Second Empire.
La collection de traîneaux du Musée national de la voiture permet d’évoquer ces histoires de carrousels, de jeux de bague, de vitesse, de fêtes, de parades au tintement des grelots sous le scintillement des ors et des étoffes précieuses. Elle fut constituée autant par les grands carrossiers parisiens (Auscher, Mühlbacher), par des collectionneurs privés que par des achats et des dépôts notamment en 1936 par le Musée national du Moyen-Age.
La sélection des pièces exposées, où se détachent des créatures fantastiques, telles que l'hippocampe, le dragon ou la salamandre, mêlées avec des animaux comme l'aigle, compose un saisissant et merveilleux bestiaire. Les traîneaux originaires des Pays-Bas présentent des formes spécifiques, comme le traîneau d’apparat hollandais, caractérisé par une caisse fortement galbée.
Présentée dans le cadre somptueux de la Galerie de bal du Château de Compiègne, cette sélection opérée dans une partie habituellement peu visible des collections du musée constitue un point d’orgue de la visite des appartements royaux et impériaux.
UNE RESTAURATION D’AMPLEUR DE LA COLLECTION
Cette présentation est aussi l’occasion d’une restauration d’envergure. Fortement encrassés, badigeonnés pour certains d’une substance à base d’huile de lin que le temps a bruni, le nettoyage des traîneaux a permis de retrouver les dorures et couleurs d’origine. Ces interventions furent pour plusieurs d’entre eux une véritable résurrection.